CARTOGRAPHIE DU SENSIBLE#1
La progression de la marche et la capacité à « avoir sa tenue hors de soi, dans l’ouverture »*, invite à déchiffrer un monde caché.
Lors d’une itinérance en Algarve, mon attention s’est porté sur un mur extérieur d’un bar, rempli de signes : des signatures, des dessins, des symboles, des formes graphiques colorées…
Après l’avoir contemplé, le mur de signes est entré en résonance avec ma pratique de l’itinérance. Chaque signe représente une expérience subjective à un moment donné dans un certain contexte environnemental.
Le mur devient support de l’espace vécu et porte les traces d’une expérience géographique partagée.
À partir de la photographie de ce grand tableau à ciel ouvert et de manipulations numériques, une géographie particulière de subjectivités se dessine.
Les signes éclairent à la surface des lieux fictifs, imagés par l’expérience sensible des voyageurs. De leurs gestes naissent des territoires habités.
Une carte psychologique est à l’oeuvre, son processus de création se nourrit des expériences subjectives.
Comme le dit Guillaume Faburel : “Il n’y a jamais la communauté comme entité, mais comme expérience. C’est celle de la continuité entre les êtres et avec le monde”.
La carte s’affranchit des frontières et des déterminismes urbains et invite à pratiquer le territoire et à l’habiter.
*Cf Eric Dardel
Marc Vidal